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Avec près de 4,6 milliards de dollars de ventes en 2023, la France demeure un acteur majeur du marché mondial de l’art.
Mais derrière cette vitalité se cache un secteur où les flux financiers sont parfois difficiles à tracer. En 2024, une enchère record à plus de 20 millions d’euros illustrait encore l’ampleur de ces montants.
Ce contexte fait du marché de l’art un terrain propice au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme (LCB-FT).
Depuis la cinquième directive anti-blanchiment (30 mai 2018, entrée en vigueur le 10 janvier 2020), le périmètre des professions soumises à la LCB-FT s’est élargi.
L’article L.561-2 du Code monétaire et financier vise désormais :
Autrement dit, les galeries d’art, antiquaires, maisons de ventes et courtiers sont pleinement concernés par le dispositif TRACFIN.
Le marché de l’art se compose de deux grands circuits :
Ces acteurs sont considérés comme professions non financières et doivent se conformer aux exigences de TRACFIN.
Parallèlement, les ventes entre particuliers via les plateformes en ligne (C2C) échappent encore largement à la surveillance, bien que les montants y soient généralement plus faibles.
Un objet d’art est une marchandise idéale pour le blanchiment : il conserve sa valeur, se transporte facilement et peut changer de main sans contrôle bancaire.
Plusieurs facteurs accentuent ce risque :
Le Conseil d’orientation de la lutte contre le blanchiment (COLB) souligne que ces spécificités rendent le secteur particulièrement perméable aux opérations suspectes.
L’Analyse Nationale des Risques (ANR) publiée par le COLB met en avant plusieurs manquements récurrents :
Les acteurs du secteur de l’art sont encore peu mobilisés pour faire face à leurs obligations. Selon le rapport LCB-FT : activité des professions déclarantes - Bilan 2023 de TRACFIN, ces acteurs économiques ont réalisé en moyenne moins de 92 déclarations de soupçons entre 2021 et 2023. Or, une forte augmentation est notable.
Pour autant, ils doivent effectuer des procédures de diligence raisonnable sur les clients. Cette vulnérabilité fait écho sur l’expert-comptable d’un client du secteur de l’art.
Les obligations LCB-FT s’articulent autour de quatre piliers : vigilance, déclaration, formation et réaction.
Avant d’entrer en relation d’affaires, le professionnel doit :
Cette démarche de connaissance client (KYC) est la première ligne de défense contre le blanchiment.
Toute transaction suspecte doit être déclarée à TRACFIN (article L.561-15 CMF).
Le doute légitime suffit : il n’est pas nécessaire d’apporter une preuve du caractère illicite.
L’article L.561-15 du CMF précise que toute opération présentant un caractère suspect doit faire l’objet d’une déclaration auprès de TRACFIN. A défaut, les professionnels s’exposent à des sanctions financières et disciplinaires.
Cette obligation s'applique à toutes les transactions qu'ils soupçonnent être d'origine illicite, notamment dans les cas suivants :
La déclaration peut être réalisée même en l'absence d'éléments de preuve quant à l'illégalité présumée, dès lors qu'il existe un doute légitime.
Les collaborateurs doivent être formés pour identifier les signaux d’alerte et appliquer les procédures internes.
La conformité dépend largement de leur capacité à reconnaître les situations à risque.
Si le professionnel ne parvient pas à vérifier l’identité du client ou l’origine des fonds, il doit :
Les contrôles sont assurés par l’administration des douanes et la Commission nationale des sanctions (CNS).
En cas de manquement, les sanctions peuvent être lourdes :
Les décisions rendues en 2023 (CNS n°2022-40 et n°2022-42) rappellent la rigueur des autorités face aux manquements de vigilance ou de déclaration.
L’expert-comptable, partenaire privilégié de l’entreprise, joue un rôle clé dans la prévention du risque de blanchiment.
Face à un client exerçant dans le secteur de l’art, il doit adopter une vigilance renforcée et s’assurer de la cohérence des opérations.
Cela implique notamment :
Mais son rôle dépasse le contrôle : au titre de son obligation de conseil, l’expert-comptable doit aussi accompagner et sensibiliser son client.
Il peut ainsi proposer la mise en place de procédures internes, former les collaborateurs, et valoriser une mission complémentaire à forte valeur ajoutée.
Un expert-comptable collabore avec une maison de ventes aux enchères.
En analysant les comptes, il remarque plusieurs opérations inhabituelles dont les justificatifs d’identité et d’origine des fonds sont incomplets.
Dans ce cas, il doit effectuer une déclaration confidentielle à TRACFIN, sans en informer le client, conformément à son obligation légale.
S’il néglige cette démarche, il s’expose lui-même à des sanctions administratives, disciplinaires et pénales.
Le marché de l’art combine passion, valeur et vulnérabilité.
Ses acteurs doivent conjuguer leur activité commerciale avec un haut niveau de conformité.
Pour les experts-comptables, il s’agit d’un champ d’intervention stratégique où le conseil et la vigilance se rejoignent.
💡 À retenir :
Découvrez comment Kanta facilite la gestion de vos obligations LCB-FT grâce à son module dédié : questionnaire client, classification des risques, traçabilité et archivage automatisé.
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